Une insatisfaction généralisée
Au début du 19e s., un fort mécontentement règne au sein de l’ensemble de la société cubaine. Quelques révoltes de "cimarrones", réfugiés dans des palenques (camps fortifiés), sont étouffées. Il faudra attendre l’issue de la première guerre d’Indépendance pour que l’esclavage soit définitivement aboli en 1886. La main-d’œuvre durement touchée par la mécanisation de certains secteurs, dont celui du tabac, organisera un mouvement ouvrier entre 1850 et 1860. La chasse aux " cimarrones ", Février 1815, désertions fréquentes d'esclaves fuyant les caféières.
Mouvements indépendantistes à Cuba
Les conflits d’intérêts entre l’Espagne et les propriétaires créoles s’accentuent. Face aux mouvements indépendantistes qui s’organisent à partir de à Cuba 1820, l’Espagne choisit la voie de la terreur et de la répression en augmentant le nombre de soldats sur place. Cette période agitée crée également des dissensions parmi les riches créoles, les loyalistes favorables à la domination espagnole s’opposent aux annexionnistes désireux de se réfugier dans le giron nord-américain dont les intérêts dans l’île vont croissant. Les partisans du rattachement de Cuba aux Etats-Unis conduit en 1850 à l’invasion de Cárdenas par la troupe de Narciso López.
Abolition de l’esclavage aux Etats-Unis
Après l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis en 1865, l’annexionnisme perd beaucoup de ses partisans. Ceux-ci se tournent vers le mouvement réformiste prônant une résolution pacifique et graduelle de leurs difficultés. L’Espagne reste sourde à leur appel et commet l’irréparable en intensifiant une fois de plus la pression fiscale en 1867.
1868
Trente ans de lutte
Carlos Manuel de Céspedes
Lorsque le 10 octobre 1868, Carlos Manuel de Céspedes actionne la cloche de son domaine de la Demajagua,, l’heure de la lutte armée a enfin sonné. Ce propriétaire terrien, qui vient de libérer les esclaves de son ingenio (moulin sucre), prend la tête d’une petite armée pour délivrer son pays du joug colonial. Cet épisode marque le début de la guerre de Dix ans. Le 20 octobre, les rebelles s’emparent de la ville de Bayamo et entonnent pour la première fois l’hymne national cubain.
Ignacio Agramonte
L’année suivante, l’assemblée de la République en Armes abolit l’esclavage et nomme Céspedes président. Armés de machettes, les mambises (terme utilisé par les indépendantistes eux-mêmes signifiant « rebelles » en congolais) progressent dans l’île, des soulèvement ont lieu dans les provinces du centre, particulièrement à Camagüey où le jeune patriote Ignacio Agramonte mène une lutte active. Ils ne parviendront cependant pas à envahir l’ouest du pays, où les propriétaire se montrent plutôt favorable à la métropole.
Antonio Maceo
Protesta de Baraguá
Paralysés par des dissensions internes, les indépendantistes ne réussissent pas à mener une action unitaire qui aurait pu compenser l’insuffisance de leurs armes. Ils déplorent également la perte de plusieurs de leurs chefs militaires, dont celle de Carlos Manuel de Céspedes en 1874.
Le 10 février 1878, la signature du pacte de Zanjón entre le général espagnol Martinez Campos et les mambises marque la fin de la guerre de Dix Ans. Plusieurs généraux dont Antonio Maceo s’élèvent contre cette paix « au rabais » qui n’accorde ni émancipation des esclaves ni indépendance de l’île. Malgré l’appel à la reprise des combats, connu sous le nom de Protesta de Baraguá (23 mars 1878), le traité de paix sera signé et la plupart des généraux contestataires prendront le chemin de l’exil. C’est donc à l’extérieur de l’île que le mouvement indépendantiste va se réorganiser.
1868
Antonio Maceo & José Marti
L’acteur principal de la lutte pour l’indépendance est le héros national José Martí qui crée en 1892 le parti révolutionnaire cubain. Il est parvenu à tisser un véritable réseau à travers tout le continent latino-américain en préparation du soulèvement armé de Cuba. Cette seconde guerre éclate en février 1895. Deux mois plus tard, Antonio Maceo, Máximo Gómez et José Marti débarquent à Cuba pour envahir l’île d’est en ouest à la tête des troupes de libération. José Marti tombe au combat le 19 mai, peu de temps après le débarquement, mais les rebelles continuent leur avancée en direction des provinces occidentales. Le 22 mars 1896, Maceo se trouve déjà à Mantua, dans la région de Pinar del Rio.
l’Avancée des mambises
Pour contrer l’avancée des mambises, la métropole nomme comme capitaine général de l’île Valeriano Weyler. Dès octobre 1896, celui-ci organise un système de reconcentración (camps de concentration) afin de parquer les paysans pour priver les rebelles de leur soutien. Le gouvernement espagnol rappelle le général Weyler et opte pour une ligne plus modérée. Les événements vont alors s’enchaîner jusqu’à faire sortir ce conflit du strict cadre hispano-cubain.
Un cuirassé dans la baie de La Havane
Face aux propositions d’autonomie, les mambises refusent de transiger et la capitale connaît une succession de troubles au début de l’année 1898. Les Etats-Unis décident alors d’envoyer un cuirassé dans la baie de la Havane afin de protéger leurs intérêts (à la fin du 19e s., les investissements américains à Cuba étaient considérables, particulièrement dans le tabac, les mines et le sucre).
Le " Maine " explose
Lorsque le 15 février 1898, le " Maine " explose, ils disposent enfin d’un excellent prétexte pour entrer dans cette guerre. Les versions sur l’origine de cette explosion divergent : accident, acte criminel perpétré par les Espagnols ou par les Américains eux-mêmes ? Sous le choc, l’opinion publique américaine réclame réparation.
Dès le 25 avril suivant, les Etats-Unis déclarent la guerre à l’Espagne. En moins de trois mois, l’armée coloniale capitule à Santiago. Le traité de Paris signé le 10 décembre 1898 par les Etats-Unis et l’Espagne, accorde l’indépendance à Cuba… aussitôt placée sous occupation militaire nord-américaine.