Cuba Libre
Le Blog Generación Y :Vivre et Ecrire a la Havane
Le prix du Meilleur Blog a été décerné à Generación Y qui vit sur place, à Cuba. Ce n'est pas le premier prix décerné à Yoani Sanchez, qui n'avait pas été autorisée à quitter Cuba pour aller chercher un prix en Espagne, en mai 2008.
Le blog d'information de Yoani Sanchez avait été bloqué, sitôt mis en ligne
Le premier site d'information indépendant depuis 50 ans lancé par la blogueuse Yoani Sanchez n'était déjà plus accessible pour les internautes cubains. Le blog a été détourné vers un autre site dénonçant les activités de l'opposante cubaine.
A peine en ligne, déjà piraté. Il n’aura fallu que quelques minutes pour que le premier site d'information indépendant, 14ymedio, de la dissidente Yoani Sanchez soit bloqué. Le blog, mis en ligne avait été détourné après son lancement de manière à ce que les internautes cubains ne puissent plus y avoir accès, constaté par l'AFP.
Les Cubains qui voudraient se rendre sur le site : 14ymedio.com
...se retrouveront automatiquement redirigés vers un autre site : Yoanislandia.com
Un Blog Cubain Generación Y un blog animé par la cubaine Yoani Sanchez
Raccorder Cuba à Internet
Encouragés par les timides mesures étatiques pour raccorder le pays à Internet, un nombre croissant de Cubains ignorent l’interdiction officielle de consulter les pages d’informations étrangères, d’écouter des sites de musique piratée et de suivre des cours informatique en ligne.
Intranet cubain
Le prix de la connexion était rédhibitoire : 4,5 pesos cubains convertibles (abrégé CUC, soit 3,44 euros) de l'heure, dans un pays où le salaire moyen est officiellement de 17 euros par mois. Beaucoup d'internautes devront se contenter d'utiliser le service de courrier électronique à 1,5 CUC (1,15 euro) de l'heure, ou la consultation de l'intranet cubain pour la somme plus abordable de 0,60 CUC (0,46 euro).
l’Age de l’information à Cuba
Le tout précipite malgré elle l’île vers l’âge de l’information. « Je suis de la génération née juste après la révolution », explique un ingénieur de 31 ans.
« Nous avons tous vu ces énormes ordinateurs soviétiques reliés entre eux et si peu performants. Avec le PC et Internet arrivent de nouvelles façons de penser, en toute indépendance. Pour nous, Bill Gates et Linus Torvalds sont des gourous. »
Un coup de frein au Net
Le gouvernement communiste cubain, qui a vu l’information contribuer à la désintégration de l’Union soviétique, a donné un coup de frein au Net, tandis que dans le reste de l’Amérique latine le nombre d’utilisateurs doublait chaque année. Dès son arrivée au pouvoir, Fidel et Raul Castro ont eu pour souci de contrôler ce que les Cubains écoutaient et lisaient. Ils n’ont accès qu’aux journaux, à la radio et à la télévision d’Etat, mais nombre d’entre eux écoutent régulièrement les émissions étrangères (souvent brouillées). Le fait qu’Internet constitue une menace sérieuse au monopole de l’information n’a pas échappé aux autorités. Cuba est l’un des pays de la région qui comptent le moins d’ordinateurs et de téléphones par habitant.
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Internet à Cuba
S’offrir un ordinateur
On trouve donc dans un centre commercial de La Havane des PC QTECH, au format tour, sous Windows XP avec 80 Go de disque dur, 512 Mo de RAM et des processeurs Intel Céléron. A environ 520 € pour un ensemble complet avec un moniteur cathodique, un écran et un clavier, le QTECH est malheureusement hors de portée pour la plupart des résidents cubains.
Le QTECH à Cuba
Seuls quelques Cubains triés sur le volet, ceux qui sont en mesure de se procurer des dollars américains, peuvent s’offrir un ordinateur. Il est interdit de s’équiper au marché noir. Mais, d’après les dissidents et les fans d’informatique, des milliers de jeunes cubains le font quand même. En théorie, on ne peut avoir accès à Internet sans la permission des autorités. Dans un pays qui compte 11 millions d’habitants, seuls 40 000 fonctionnaires, chefs d’entreprise et étrangers l’ont reçue, d’après les estimations officielles.
l’Age de l’information
Cybercafés à la Havane
les Cubains commencent à fréquenter les nouvelles "salles de navigation" internet ouvertes par les autorités dans un pays où les connexions à domicile sont rarissimes.
Des milliers d’autres personnes ont trouvé le moyen de se connecter frauduleusement sur ces liens autorisés. Le régime commence à peine à avoir un avant-goût de l’âge de l’information, après avoir accusé pendant des années l’embargo américain de priver l’île des moyens nécessaires à cette entrée. Cuba avait prévu d’ouvrir une dizaine de cybercafés à la Havane en 2001, avec l’aide d’investisseurs étrangers, et de consacrer 100 millions de dollars par an à des équipements qui pourraient rendre la Toile plus accessible. Dans l’ancienne capitale coloniale espagnole, les cours d’informatique dispensés par les clubs de jeunes sont bourrés d’élèves âgés de 4 à 40 ans. Une nouvelle race d’entrepreneurs a fait son apparition : elle aide le gouvernement à créer des pages web pour la plupart destinées à attirer les touristes sur l’île. On défonce les rues pour poser des lignes de téléphone numériques et le câble.
Libéralisation de la politique gouvernementale
Reste à savoir si ces investissements s’accompagneront d’une libéralisation de la politique gouvernementale. Les dissidents pensent que l’accès au réseau restera interdit chez soi, qu’il sera contrôlé par le gouvernement dans les lieux publics et coûtera de toute façon trop cher pour la plupart des Cubains.
Génération blog à Cuba
A Cuba, le blog reste le meilleur moyen de relater la réalité de la vie quotidienne
Auréolée de son prix Ortega y Gasset 2008 de journalisme électronique, la jeune intellectuelle cubaine Yoani Sanchez rend compte de l’actualité cubaine dans son blog Generación Y. Dans une note récente, elle évoque la difficulté de faire du journalisme à Cuba où "les médias officiels sont plus proches de la fiction que de la réalité". Depuis avril 2007, elle se fait la voix de cette génération Y, constituée selon Yoani Sanchez, de tous ceux "nés à Cuba dans les années 70 et 80, marqués par les séjours aux 'classes vertes', les dessins animés russes, les sorties illégales de l’île et la frustration".
El Blog de Dimas
Dimas, journaliste indépendant et ancien professeur de philosophie marxiste, réfléchit à la validité des préceptes révolutionnaires dans le Cuba d’aujourd’hui. Des notes philosophiques et historiques à lire sur son blog sobrement intitulé El Blog de Dimas. Les cubains en exil n’hésitent pas non plus à prendre la plume pour parler à leurs compatriotes restés sur l’île.
Desarraigos provocados
Aguaya, une cubaine exilée à Berlin, parle tous les jours du pays où elle a vécue trente ans dans son blog Desarraigos provocados. Elle annonce pour 2009 la première rencontre de bloggueurs cubains à Miami.
L’écrivain et traducteur Jorge Ferrer, qui vit en Espagne, reste, malgré l’exil, très conscient des débats qui animent son pays. Il aime analyser ce que disent de Cuba la presse et les dirigeants du monde et rétablir quelques vérités ignorées dans son blog El tono de la voz.