Wayne Shorter, Keith Jarrett
Si Wayne Shorter ou Keith Jarrett se sont révélés au sein des Jazz Messengers, le groupe Irakere, porte-drapeau du jazz cubain pendant un quart de siècle, a fait éclore le saxophoniste Paquito D'Rivera ou le trompettiste Arturo Sandoval.
Jazz afro-cubain
Le jazz afro-cubain a été inventé par Mario Bauza, Dizzy Gillespie et Chano Pozo, souligne Chucho Valdés. Je suis arrivé vingt ans plus tard, j'ai pris des éléments religieux de la santeria qui n'avaient pas encore été utilisés, avec le chékéré, les tambours bata, arara, abaqua..."
Chucho Valdes & the Afro Cuban Messengers
Un musicien innovateur
En 1998 Chucho est de nouveau à l'honneur aux Grammy, mais cette fois avec une nouvelle formation jazz cubano-américaine, " Crisol ", créée à l'initiative du jeune trompettiste Roy Hargrove. Chucho Valdes impréssionne par son physique imposant, par la taille de ses mains et par la virtuosité de son jeu. En partant des influences d'Art Tatum, Bill Evans ou McCoy Tyner il a repoussé les frontières du jazz en y incorporant des éléments typiquement afro-cubains et caribéens, il demeure l'un des musiciens cubains les plus innovateurs et originaux de son époque.
Chucho's Steps
Chucho’s Steps reprend ses différentes étapes, insufflant une nouvelle énergie à ce jazz afro-cubain, qui s’appuie désormais sur une plus grande rigueur d’écriture. Outre son sextet régulier, le pianiste a fait appel à Dreiser Durruthy Bombalé en voix leader.
Chucho Valdés aborde avec une belle complexité, dans des compositions à rebondissements, les diverses formes du jazz contemporain (hard bop, free jazz, jazz modal), sur un riche tapis de percussions..
De l'aventure Irakere à Chucho's Steps
Après avoir fréquenté dans des big bands les scènes des grands hôtels en vogue (Riviera, Capri, Nacional...), il fonde en 1967 l'Orquesta Cubana de Musica Moderna", alors que le mot jazz est tabou à Cuba. Puis ce sera l'aventure Irakere, qui demeure la référence absolue de fusion jazz/percussions afro-cubaines d'origine yoruba.
Depuis la fin des années 90 et la mort du groupe, il privilégiait sa carrière de soliste, l'art du duo (avec son père Bebo Valdés, Herbie Hancock, Michel Legrand ou Michel Camilo) et l'accompagnement de chanteurs (Buika, Charles Aznavour...)
"Je ne voulais pas refaire quelque chose que j'avais déjà fait", a confié ce géant du jazz cubain, qui franchit dans "Chucho's Steps" (Harmonia Mundi) une nouvelle étape, en amenant par exemple le danzon ou le mambo sur le terrain du jazz modal.