Omara Portuondo
Les années Fidel
Rupture des relations entre Cuba et les Etats-Unis
En janvier 1961, Las D’Aida chantent dans un grand hôtel de Miami quand survient la rupture des relations entre Cuba et les Etats-Unis. Nous sommes immédiatement rentrées à La Havane. Mais Haydee n’est pas restée longtemps. Elle avait déjà envoyé sa fille aux Etats-Unis comme beaucoup de cubains qui s’inquiétaient de la situation politique, et elle a fini par la rejoindre. Elle vit toujours là-bas. Elle a totalement abandonné la musique et n’est jamais revenue à Cuba. Elle avait la voix la plus aïgue du groupe et il a été très difficile de la remplacer.
Les premiers pas d'Omara
Omara est née dans le quartier Centro Habana, le 29 octobre 1930. " J’ai grandi dans un tout petit appartement, au 708 de la rue Salud. La maison existe toujours. J’aurais aimé la récupérer quand mon père est mort en 1981, mais le gouvernement la attribuée à une famille très unie ". Omara Portuondo parle avec tendresse de son enfance "pauvre mais heureuse". Sa mère était blanche, fille d’Espagnols. "Mon père a fait partie de la première équipe cubaine invitée à jouer aux Etats-Unis"...
Début de la Révolution
Las d’Aida
Au début de la Révolution, les tubes américains se font rares à la radio, en revanche les musiques Française et Italienne sont à la mode. Las d’Aida chanteront " les Parapluies de Cherbourg " de Michel Legrand. Après avoir beaucoup hésité, Omara se sépare de Las D’Aida en 1967. " Je n’avais pas l’obsession de faire une carrière en solo mais à cette époque, tant de chanteuses s’étaient exilées qu’il y avait un vide à combler. J’ai donc été désignée pour représenter Cuba au festival de Sopot en Pologne ".
Début en Solo d'Omara Portuondo
Les débuts en solo d’Omara Portuondo coïncident avec un moment historique particulier. Après la mort de Che Guevara en octobre 1967, tous les cabarets et lieux d’amusement nocturnes ont été fermés en signe de deuil. Puis à été lancé la campagne des 10 millions de tonnes de canne à sucre qui visait à une récolte record (et aboutira à un échec). Pendant six mois le pays a concentré toutes ses énergies sur cet objectif. " Les gens des villes allaient couper la canne dans les champs et nous, les artistes, allions dans les plantations pour chanter et les divertir ".
La grande dame de la chanson cubaine
Dans les années 70, Omara, parée du statut de " Grande dame de la chanson cubaine ", représente son pays dans le monde entier comme l’avait prédit sa mère. Elle chante plusieurs fois à la Fête de l’Humanité à Paris, se rend souvent en Finlande, et au Japon.
Le Tropicana
Omara Portuondo continue de chanter à la Havane au Tropicana, au Café Cantate, au Delirio Habanero... et réalise de nombreuses tournées dans le monde.