Trinidad, Cuba

l'Eldorados

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Diego Velázquez, Fondation de Trinidad

Diego Velázquez

Lorsque Diego Velázquez fonda Trinidad à Cuba en 1514, il n’existait à l’époque qu’un hameau d’Indiens autour de ce qui est devenu la Plaza Mayor. Cinq ans plus tard, Hernán Cortés établissait un campement provisoire autour de la place, en attendant de recruter des hommes et de rassembler des provisions pour son voyage vers le Mexique.

Entre les collines de la Sierra de l’Escambray et la mer des Caraïbes

Située sur la route qui relie Sancti Spíritus au port actif de Cienfuegos, Trinidad est la mieux conservée de toutes les villes coloniales de l’île. A tel point qu’en 1988, l’Unesco l’a inscrite à l’égal de la Vieille Havane, au patrimoine mondial de l’humanité. Ceux qui ont connu Ciudad Antigua au Guatemala, ou d’autres villes coloniales d’Amérique latine, retrouveront à Trinidad et dans ses habitants la même patine du temps.

La richesse de son histoire

La capitale du Nouveau Monde

Pour les Trinitarios (environ 49 600), Trinidad est toujours la capitale du Nouveau Monde. On ne vit plus ici l’effervescence du sucre ou la prospérité de la contrebande; aujourd’hui la richesse de la ville tient dans son histoire, mosaïque de la colonisation des Amériques.


Canne à sucre et Tabac

En février 1519, la petite flotte de onze navires fit voile vers l’île de Cozumel : outre cent matelots, elle portait cinq cents volontaires, dont trente deux arbalétriers et treize mousquetaires, ainsi que quelques esclaves nègres et cubains, il y avait sept petits canons... Aux XVIe et XVIIe siècles, les Trinitarios élevaient du bétail, mais surtout ils cultivaient la canne à sucre et le tabac. Pour contourner les restrictions commerciales imposées par la couronne espagnole, ils se livraient à la contrebande - appelée le commerce de sauvetage - avec les Anglais établis à la Jamaïque.


La culture du sucre

L’abondance de la main-d’oeuvre africaine stimula la culture du sucre qui, à son tour, remplit les poches des grandes familles trinitarias.
Les 43 moulins de la Vallée de los Ingenios produisaient 80 000 tonnes de sucre par an. En 1827, Trinidad pouvait s’enorgueillir d’être la ville où les maisons en mortier et aux toits de tuile étaient les plus nombreuses. Mais son essor économique allait être stoppé par la croissance du port de Cienfuegos, à 80 kilomètres de là. Entre 1820 et 1830, le petit port de Casilda, sur la côte de Trinidad, était déjà à l’abandon.


Le déclin de l’Eldorado

Le mouvement abolitionniste

Le mouvement abolitionniste de 1868 accentua le déclin de l’Eldorado que fût cette ville, longtemps sous la protection de la Très Sainte Trinité. Après quoi, Trinidad demeura en marge des événements politiques et économiques intervenus dans le reste de l’île.