Trinidad, Cuba

La vallée de Los Ingenios

Trinidad, vallée de Los Ingenios

Torre Manaca à Iznaga

CubalatinaCubalatina
Trinidad, tour Iznaga

Le clan Iznaga

Pourquoi le clan Iznaga, dynastie fameuse hispano-cubaine, dressa-t-il en 1820, au beau milieu de son domaine, une telle tour? « Pour surveiller le labeur des esclaves, prévenir les rébellions et les incendies, mais aussi sonner l'angélus à la ronde », avance Carlos Joaquin Zerquera, «historien officiel» - sa carte de visite l'atteste - de la ville voisine de Trinidad. Libre au flâneur de préférer à cet éclairage véridique la légende. Deux frères convoitaient donc la main d'une même señorita. La Torre Manaca à Iznaga est une tour de 45 m de hauteur et de sept étages, construite en 1816.

Entre les collines de la Sierra de l’Escambray et la mer des Caraïbes

La troisième ville fondée par Velázquez se niche entre les collines avancées de la Sierra de l’Escambray et la mer des Caraïbes. Située sur la route qui relie Sancti Spíritus au port actif de Cienfuegos, Trinidad est la mieux conservée de toutes les villes coloniales de l’île. A tel point qu’en 1988, l’Unesco l’a inscrite à l’égal de la Vieille Havane, au patrimoine mondial de l’humanité. Ceux qui ont connu Ciudad Antigua au Guatemala, ou d’autres villes coloniales d’Amérique latine, retrouveront à Trinidad et dans ses habitants la même patine du temps, visible seulement dans les pays en voie de développement.

La richesse de son histoire

La capitale du Nouveau Monde

Pour les Trinitarios (environ 49 600), Trinidad est toujours la capitale du Nouveau Monde. On ne vit plus ici l’effervescence du sucre ou la prospérité de la contrebande; aujourd’hui la richesse de la ville tient dans son histoire, mosaïque de la colonisation des Amériques.


Rues de Trinidad

Ses rues en apportent d’autres témoignages : les chinas pelonas qui les pavent proviennent des rivières voisines. Certaines ont été emmenées pour servir de lest dans les cales des navires marchands anglais en provenance des colonies de la Nouvelle-Angleterre. Quant aux guardacontones (vieux canons espagnols dont les gueules enterrées au coin des rues servaient à protéger les maisons des roues des carrosses) leurs boutons de culasse polis par les siècles témoignent encore de la prospérité des anciens habitants.


Plaza Mayor

Les tuiles plates de couleur rouge aux bords plissés qu’on peut voir au musée d’Architecture trinitaire Plaza Mayor portent l’empreinte du fabricant de la teja francesa : Roux Frères, Saint-Henri. Les autres tuiles qui recouvrent les toits de la ville, d’une forme arrondie plus traditionnelle, épousaient la cuisse de l’artisan qui les fabriquait. Il existe une petite fabrique de tuiles à la sortie de la ville, à 500 mètres sur la route de Topes de Collantes.


L’ocre des maisons de Trinidad

L’ocre des maisons de Trinidad s’harmonise avec la palette de fruits tropicaux qui poussent sous ces latitudes. Les grandes fenêtres, fermées à l’extérieur par de hautes balustrades en bois, évoquent des cages : au travers, on aperçoit dans les maisons particulières de véritables reliques du mobilier colonial. La place centrale, aux proportions parfaites, est ornée de statues néoclassiques et flanquée de piédestaux surmontés d’urnes en céramique.


Marcher dans les rues de Trinidad

Revivre le départ de Hernán Cortés à la conquête du Mexique ; c’est revoir la contrebande du sucre et d’esclaves du temps des Anglais ; c’est imaginer les brillants dîners donnés en l’honneur d’Alexander Von Humboldt, lors de son passage dans la ville. Puis le déclin, l’assoupissement et l’oubli...