Productions cubaines
Il dispose alors de studios et de laboratoires pour des productions totalement cubaines. A l'arrivée du parlant, il crée son entreprise de production (Pecusa) qui ne produira que 6 films, tous entre 1937 et 1939.
Ramon Peon
Deux d'entre eux seront réalisés par Ramon Peon lui- même, dont le célèbre "El romance del Palmar", un énorme succès. L'échec de la Pécusa conduira Ramon Peon au Mexique et au Vénézuela où il réalisera de nombreux films. Il tentera deux fois de revenir à Cuba, d'abord en 1950-51 pour deux films, puis en 1959 dans l'espoir vain de collaborer au nouveau cinéma cubain.
Mulara (1953)
On peut noter dans les années 40, le développement d'un grand nombre de sociétés de production, qui attireront cinéastes et producteurs mexicains pour de nombreuses co-productions (entre autres Raul Martinez Solares, par ailleurs Directeur de Photographie de Bunuel, qui réalise en 1953 "Mulara" avec une actrice d'origine cubaine... Ninon Sévilla). Toutefois la personnalité la plus marquante du cinéma cubain pendant 20 ans, de 1937 à 1959, est indiscutablement
Manuel Alonso
Il réalise en 1937 le premier dessin animé cubain sonore, passe à la mise en scène en 1943 avec "Je suis Hitler", crée en 1950 sa propre société de production et ses studios "Estudios Nacional Alonso". Il y réalise en 1950 un film qui est peut-être le meilleur film cubain avant la Révolution, un "thriller" "Siete muertes a plazo fijo", puis "Casta de Roble" un mélodrame en 1953. Nommé en 1955 responsable du développement cinématographique, il devra s'exiler après la Révolution.
Cinémathèque de Cuba
A cette époque et parallèlement au développement de l'industrie cinématographique, un important mouvement culturel se dessine à Cuba. Un peu comme en France dans les années 50 avec la nouvelle vague française, la cinémathèque de Cuba, de nombreux ciné-clubs, une revue de cinéma, un département de cinéma à l'Université de La Havane seront le point de départ d'une nouvelle vague cubaine qui émergera après la révolution de 1959.
l"ICAIC
On y relève déjà les noms de Cabrera Infante, de Nestor Almendros et de Tomas Guttierez AIea. Ce dernier, avec Julio Garcia Espinosa, anciens élèves du Centro Sperimentale de Rome réalise en 1955 un moyen métrage documentaire marqué par le néo-réalisme italien et qui fera date dans le cinéma cubain "El Megano". Il sera interdit par Batista. Aussitôt après la révolution, est créé l'ICAIC (Institut Cubain d'Art et d'Industrie Cinémato- graphique), responsable de la production et de l'action culturelle . L'article 1er de sa constitution déclare, "le cinéma est un art"...
Soy Cuba
Habana Muda
Habana Muda est "Un ballet complexe de personnages attachants, où l'amour et l'intérêt financier sont inextricablement mêlés". Le réalisateur Eric Brach a passé 3 années à Cuba pour filmer Chino, jeune père de famille sourd et muet. Suite à sa rencontre avec José, un Mexicain dont il devient l'amant, Chino décide de partir au Mexique pour vivre avec cet homme, avec l'idée de pouvoir travailler et d'aider financièrement sa femme et ses enfants restés sur l'île. Mais comment mener ce projet à bien, sachant qu'il lui faut pour travailler au Mexique contourner l'impossibilité d'un mariage homosexuel en épousant une femme mexicaine... Une histoire touchante et hors normes, et un tournage en dehors des filliales officielles cubaines.