Omniprésence de l'URSS
Mais le pouvoir et la bureaucratie l'ennuient ; il critique l’omniprésence de l’URSS ; Fidel Castro se méfie de sa popularité. En 1965, Che Guevara reprend son bâton de pèlerin de la révolution, allant défendre ses idées internationalistes – parfois les armes à la main – d’abord au Congo, puis en Bolivie d’où il espère généraliser la guérilla à tous les pays andins. Mal préparée, l’opération est un désastre.
Che Guevara exécuté le 9 octobre 1967
Che Guevara est capturé, puis exécuté le 9 octobre 1967 par l’armée bolivienne alors entraînée par la CIA. Celui qui était un héros de la révolution devient alors une icône pour les mouvements marxistes et les jeunes en quête d’idéaux révolutionnaires.
Son charisme transcende l’échec des régimes communistes
Comme tout mythe, celui d’Ernesto Guevara a une dimension irrationnelle. Quarante ans après sa mort, l’homme est connu et populaire dans le monde entier. Il incarne l’idéal d’une révolution pure, sans compromission. Mort à 39 ans, il apparaît toujours jeune, alors qu’il aurait près de 80 ans aujourd’hui.
Che Guevara, Carnets de voyage
De nombreux livres, documentaires et expositions lui ont été consacrés, ainsi qu’un film – Carnets de voyage – qui retrace son premier périple en Amérique latine. Des chansons à sa gloire ont même été composées. L’hebdomadaire américain Times Magazine l’a classé parmi les 100 personnalités les plus importantes du XXè siècle. Son charisme transcende l’échec des régimes communistes à travers le monde, même celui de Cuba.
La mort du Che
Le révolutionnaire argentin
Un an après sa mort, les milliers de manifestants américains contre la guerre du Vietnam portent un t-shirt à son effigie. Pendant les événements de mai 68 en France, les étudiants scandent « Ho-Ho-Ho Chi Minh ! Che-Che-Guevara ! » Le philosophe Jean-Paul Sartre proclame : « Che Guevara est l’être humain le plus complet de notre époque. » L'appel lancé par le révolutionnaire argentin – « Créer deux, trois…, de nombreux Vietnam » – en faveur de la libération des pays occupés rencontre un écho très fort auprès de la jeunesse occidentale. Dans son livre Che Guevara, itinéraire d’un révolutionnaire, Loïc Abrassart écrit : « Le Che offre le modèle d’un communisme rénové, libéré des entraves du socialisme réel des pays de l’Est.
Soleil de Cuba contre grisaille soviétique
C’est le soleil de Cuba contre la grisaille soviétique. » Il reste un symbole puissant de rébellion et de justice sociale. Aujourd’hui encore, les posters du Che ornent les chambres des adolescents en quête d’idéal. Des adolescents pourtant nés 25 ans après sa mort. A Cuba, l’intéressé fait l’objet d’une vénération quasi-religieuse. Le mausolée où il repose à Santa Clara attire chaque année des milliers de visiteurs dont de nombreux étrangers. Sa statue décore plusieurs lieux publics et des usines. Tous les matins, les enfants des écoles chantent : « Pioneros por el comunismo, Seremos como el Che » (pionniers du communisme, nous serons comme le Che).
Le mythe
Une dimension commerciale
Il est indéniable que, pour partie, le mythe a été développé par la dimension commerciale qu’il revêt ; l’image de ce chantre de l’anti-capitalisme – et les adversaires du Che ne manquent pas d’ironiser sur le phénomène –, génère en effet des millions de dollars. T-shirt, montres, casquettes, tasses à café…
l’éffigie de Che Guevara se retrouve sur tous les supports. En 2003, la banque d’affaires luxembourgeoise Dexia la choisit comme emblème d’une campagne publicitaire avec pour slogan « Combattons les idées reçues ».
Le révolutionnaire au béret étoilé
L’image du révolutionnaire au béret étoilé a servi à vendre des bières et des préservatifs, des glaces et des contrats d’assurance, des vélos et des abonnements à Internet. Certes il n’est pas le seul dans ce cas. Le détournement de figures contestataires – comme Lénine ou Gandhi – correspond à une stratégie publicitaire ancrée. « En quarante ans, aucune image n’a été autant utilisée, adaptée, manipulée, recyclée, mythifiée ou vidée de tout sens que celle du Che. Tout le monde se l’est appropriée : des militants politiques, des artistes comme Andy Warhol et son pop-art, des journalistes, des créateurs de mode, des marchands en tout genre », expliquait, dans le magazine Vanity Fair, le directeur d’une galerie d'art londonienne.