Carnet de voyage, Cuba

Prostitution à Cuba

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Reportages à Cuba

On ne peut pas parler d’un amour, mais d’un intérêt économique

Il y a des hommes qui acceptent que leur femme ou leurs filles se fassent offrir des cadeaux par les touristes. Et comme ça ces filles commencent avec un homme puis un autre, elles se promènent, elles voyagent. A l’intérieur de son coeur.

Cuba, reportage photo de Severine Thevenet

La botella"A cause du pétrole on a diminué la quantité de transports. Depuis la chute du socialisme, le transport est devenu une folie parce que l’on doit marcher tout le temps à pieds ou en voiture à cheval ou en cyclo, avec un enfant on se fatigue très vite. Alors on doit faire des visites courtes, à proximité la maison."

Je vois cette nouvelle génération sans aucun avenir

" Je sais très bien que l’on doit être courageux, mais parfois on perd la force ". On laisse les études, on accouche des enfants beaucoup trop tôt. Je pense qu’on doit se préparer pour lutter dans la vie. Et ces jeunes ont cette opportunité mais ils n’en profitent pas. Sa préparation culturelle n’est pas normale.


La prostitution

Vie sociale à CubaMaintenant, il y a un phénomène social qui nous frappe, c’est le " Jintétérisme " , on dit que c’est un aspect économique, mais voir une jeune fille avec des étrangers de tout âge ! On sait que c’est une conséquence du tourisme, on dit ça, mais je crois qu’on ne doit pas se vendre pour un savon ou un restaurant, aller à la plage. Je pense que ce n’est pas une chose nécessaire parce que maintenant, il y a une opportunité pour la jeunesse de se préparer, d’étudier, de suivre un chemin dans la vie, mais ils n’en profitent pas.


Prostitution à Cuba

Prostitution à CubaQuand on parle avec les jeunes on entend des choses vide, banales. Il y a des hommes qui acceptent que leur femme ou leurs filles se fassent offrir des cadeaux par les touristes. Et comme ça ces filles commencent avec un homme puis un autre, elles se promènent, elles voyagent. A l’intérieur de son coeur, on ne peut pas parler d’un amour, mais d’un intérêt économique. On sait bien que la prostitution est une chose vieille dans le monde, les femmes qui se sont prostituées, elles l’ont fait à cause d’une chose bien spécifique mais ici, quand on demande aux filles pourquoi elles font ça, elles ne savent pas pourquoi, sinon pour se promener un ou deux jours et puis c’est fini. Alors qu’est-ce qu’elles vont rencontrer ces filles à l’avenir, elles pourront dire qu’elles ont voyagé, mais à l’intérieur de leur coeur, elles ne seront pas heureuses.
Je crois qu’on a eu des choses positives dans ce pays à travers le commencement et le développement de la révolution. C’est vrai qu’il y a eu des choses positives, mais il faut penser que malgré ça, il y a des choses qu’on doit analyser. On a de moins en moins de choses essentielles pour vivre avec la «libretta» comme l’huile, le lait, et on ne sait pas comment cela va évoluer, si ça ne va pas continuer à diminuer. Et pourquoi on ne peut pas avoir des amis étrangers sans les voir comme des extra-terrestres. Alors je pense que l’amitié est la plus belle chose au monde et il faut lutter pour que la jeunesse se sente bien dans son pays et soit fier d’y vivre, pour pouvoir visiter, inviter ses amis comme des choses normales, parce qu’on le fait dans d’autres endroits. C’est tout.


Le dollar à Cuba

le Dollar à CubaJe vais parler d’un nouveau phénomène qui existe et qui est important, c’est la différence qu’il existe entre le pesos cubain et le dollar. Le pesos, notre monnaie nationale n’a donc aucune valeur par rapport au dollar. Et, il y a des choses que l’on peut trouver qu’en dollars. Tout le monde le cherche, tout le monde veut avoir des dollars pour résoudre ses problèmes. Quand on visite nos magasins en pesos, il y a des choses pas si intéressantes, la plupart sont artisanales. Ca ne suffit pas pour nous, mais on l’achète quand même. On choisi si on achète pour manger ou pour s’habiller parce que les deux choses à la fois ce n’est pas possible.
Notre salaire ne suffit pas. Il y a des personnes qui reçoivent des dollars de leur famille qui se trouve à l’extérieur, aux Etats-Unis, en Espagne. pour ceux qui n’ont pas cette opportunité, ils doivent trouver le dollar dans la rue ou dans des maisons que le pays a construit pour acheter des dollars. Dans ces magasins en dollars, on trouve de tout: vêtements, gâteaux, pain, sucre, fromage, beurre, huile, savon, des appareils domestiques. Et les gens qui ont l’opportunité d’avoir des dollars par leur famille peuvent profiter de ces magasins, mais pour ceux qui travaillent et qui n’on pas de famille à l’étranger, ils ne peuvent pas visiter ces magasins tous les mois. Et quand on y va, on achète les choses les plus importantes, comme l’huile, le savon.


Titi

Trinidad de CubaGrand-mère rencontrée à Rhodas (petite ville de Cuba) Aujourd’hui, il arrive souvent qu’il n’y ait plus de médicaments et s’il y en a, ils sont dans les magasins en dollars et je ne peux pas les acheter. Sans dollars comment puis-je acheter les choses qui me manquent. Dans les "Tiendas" il y a de tout, mais je ne peux pas me les procurer.C’est très difficile surtout avec des enfants, parce qu’il faut les habiller, les nourrir. Mais bon, nous allons voir si on peut continuer comme ça. Luttons ! Nous travaillons tous, nous luttons tous, comment faire autrement. Quand il n’y avait pas le dollar à Cuba, c’était différent, il y avait de tout dans les magasins en pesos et avec le carnet de l’état (libreta) on pouvait tout avoir, café, sucre, huile, pain etc../ Maintenant l’huile par exemple on ne peut l’acheter qu’en dollar et la bouteille coûte la moitié d’un salaire cubain en pesos. Alors comment puis-je en acheter ? Je n’en mange plus.