Cuba, reportage photo de Severine Thevenet

La BotellaJ'ai eu dans ce pays, la meilleure experience de ma vie ! J'espère que leur situation changera, tout en gardant leur humanité et leur joie de vivre; c'est un peuple enrichissant humainement ! Ils n'arrêtaient pas de nous envier parce qu'on avait tout en France ; Je leur disais qu'ils avaient l'essentiel que nous n'avons plus... Séverine.

Severine Thevenet : Un photographe donne sa vision de Cuba
- Les transports à Cuba - Les femmes cubaines - Aspects positifs de la vie sociale - Le Machisme - La prostitution à cuba


Cuba, reportage photo de Severine Thevenet

La botellaJe me présente, je suis née dans les années 50 dans une province de Cuba. J’ai fait des études de français, je pense que je parle bien le français. Je suis intellectuelle, je ne suis pas mariée, j’ai deux enfants et j’appartiens à la génération des années 60.


Etudier à Cuba

Pour moi c’est une bonne génération. Tout le monde a eu l’opportunité d’étudier, de se préparer. Dans ma génération, il y a des médecins des artistes, des professeurs, des chercheurs... Je suis contente dans mon travail mais, je ne travaille pas dans ce que j’avais étudié... Mais je continue les langues car j’aime beaucoup le français. Maintenant ma vie avec mes 2 enfants ce n’est pas si facile, parce qu’une femme doit lutter pour ses enfants. L’économie n’est pas si bonne, parfois il y a des problèmes que l’on arrive pas à résoudre à cause de la situation qu’on a en général. La situation des femmes, surtout des femmes intellectuelles est dûre, car le fait d’étudier nous fait sentir que l’on ne fait pas des choses utiles ou intéressantes.


Journée de travail

Nourriture à CubaOn pense par exemple une fois finie la journée de travail, arrivée à la maison, on commence une autre journée de travail avec les enfants, la famille. Il y a la carence des choses, la nourriture, habiller les enfants et participer à des activités culturelles, parce qu’on ne peut pas être éloignée des choses culturelles. On trouve la journée de travail un peu longue parce que lorsqu’on arrive, on doit penser a ce que l’on peut faire à manger, trouver du riz à préparer pour les enfants.


Education des enfants

Enfants, école à CubaEt le week-end pour moi, c’est horrible, je suis toujours dans le stress pour les enfants qui commence à avoir leur vie et ou je ne peux pas leur offrir des choses normales comme ce qu’on a eu nous, quand ont était petit, et ça me fait sentir parfois mélancolique et je pleure. Les enfants exigent des choses de moi...


l’Argent ne suffit pas

Le plus grand n’a pas voulu continuer ses études, il veut être avec les jeunes de son âge, participer à des activités sociales avec eux, mais parfois et souvent, l’argent ne suffit pas. Son père est un bon médecin qui gagne sa vie, mais ne l’aide pas. C’est moi qui ait le poids des enfants de leur éducation, de leur santé. Et toutes ces choses sont difficiles à trouver ici et s’il y en a, c’est dans les magasins ou on paie en dollars.


Je m’appelle Rosa, je suis née le 9 décembre 1916 !

Rosa, une femme cubaineLa femme cubaine est travailleuse, une bonne mère, et très ingénieuse pour beaucoup de choses. Il y a une phrase qui dit que les femmes cubaines sont des femmes brûlantes. Elles sont aussi très tendre avec leur mari. Quand elles ont un homme, elles l’aiment beaucoup, elles sont en fait très possessives et jalouses.


Je me rends compte que ce n’est plus la même chose

Il y a beaucoup de choses qui se sont perdu je rends compte aujourd’hui. J’aimerai tellement pouvoir remonter la machine du temps; pour beaucoup de choses, j’aimerai pouvoir le faire,
il y a de quoi parler. Pour la télévision ce n’est plus pareil, je me rends compte que ce n’est plus la même chose.


Petite histoire racontée par Rosa

Rosa, Femme cubaineUn jour, Saint Pierre va voir Marie et lui dit qu’il faut qu’elle aille sur terre pour rencontrer les femmes de Cuba et les raisonner, pour qu’elles soient plus tranquilles moins dragueuses. Alors Marie descend sur terre et devait revenir une semaine après, mais une semaine passait puis deux et toujours pas de Marie. Et puis enfin, après trois semaines elle remonte voir Saint Pierre, elle frappe à la porte et Saint Pierre dit: " Qui est-ce? " et on entend derrière la porte une charmante voix qui dit: " Mary, Mary! " (rire de Rosa). " Elle aussi, elle s’est perdue ! ".


Le machisme à Cuba

Machisme à CubaUn autre phénomène social, on ne peut pas dire que c’est un phénomène nouveau, c’est la situation des femmes avec les hommes. Ca vient du siècle passé mais c’est un phénomène qui existe dans toute l’Amérique. Alors pour nous il existe le machisme mais plus que machisme il existe le féminisme. On ne supporte pas un homme faible. Les nouveaux couples qui habitent ensembles sans la famille, ils s’aident.


L’homme cubain est très machiste

Mais quand ont habite avec les parents comme souvent, c’est un pu difficile parce que les parents appartiennent à une nouvelle génération. Ils n’arrivent pas à comprendre qu’un homme puisse faire la vaisselle, ni laver, ni emmener les enfants à l’école. L’homme cubain est très machiste et la nouvelle génération, bien qu’ils disent que non, ils se sentent macho; Pourquoi je dis ça? Ils ne peuvent pas être avec qu’une seule femme, ils les trompent. Ils disent qu’ils ne sont pas mariés et comme ça, ils ont une femme dans un quartier, une femme dans un autre et ils ne supportent pas la solitude.


On aime plaire c’est culturel !

Mais malgré ça, les femmes ne permettent pas à un homme d’être faible. Elles veulent sentir la force de l’homme, soit au lit (rire), soit dans la vie quotidienne. C’est un phénomène qui je crois, à travers les siècles ne sera pas facile à effacer. Avant, la femme travaillait seule à la maison, mais maintenant les femmes se sont incorporées au travail, à la rue et quand ont travaille dans la rue, on voit la vie avec une autre vision. Quand on rentre après une journée de travail, on doit s’occuper de tout. C’est plus difficile pour les femmes qui travaillent comme moi, d’arriver à la maison.


On est courageux, on veut vivre

La journée de travail commencé à 6 heures du matin et finit parfois à minuit. On n’a donc très peu de temps pour se reposer, on se repose du corps mais pas de l’esprit. Je pense que malgré cela, on est courageux, on veut vivre, on a envie de rencontrer des gens et de parler avec eux.