Carnet de voyage, Cuba

Reportage photo de Severine Thevenet

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Reportages à Cuba

J'ai eu dans ce pays, la meilleure experience de ma vie !

J'espère que leur situation changera, tout en gardant leur humanité et leur joie de vivre; c'est un peuple enrichissant humainement ! Ils n'arrêtaient pas de nous envier parce qu'on avait tout en France ; Je leur disais qu'ils avaient l'essentiel que nous n'avons plus... Séverine.

Cuba, reportage photo de Severine Thevenet

La botella"A cause du pétrole on a diminué la quantité de transports. Depuis la chute du socialisme, le transport est devenu une folie parce que l’on doit marcher tout le temps à pieds ou en voiture à cheval ou en cyclo, avec un enfant on se fatigue très vite. Alors on doit faire des visites courtes, à proximité la maison."

La Botella

La botella est une sorte de stop admis par l'état, un homme habillé en jaune arrête les camions de l'état à la sortie de chaque ville ou de nombreuses personnes attendent pour monter à l'arrière voyageant ainsi debout sur des centaines de km pour quelques pesos. Si je veux aller dans un village, je dois chercher un autobus, mais avant je dois avoir le ticket et s’il n’y a pas de bus, je dois trouver une voiture et là encore l’économie ne suffit pas.
Le premier septembre quand on commence les cours, tout le monde dit la même chose ! Je n’ai pas pu partir, je suis resté tout le temps à la maison.


Vie sociale à Cuba

Vie sociale à CubaJ'ai voyager comme cela, je ne crois pas cependant que ce soit vraiment admis pour nous étrangers. Je trouve cela plus convivial humainement et moins cher. Il y a quand même les voitures de l’état qui circulent et les gens qui les ont, sont obligé de s’arrêter et de t’emmener dans leur voiture, de te rapprocher. On t’aide quand même. C’est la collectivité, la vie sociale, il suffit de parler aux gens, on ne te laisse jamais en route. C’est une chose positive, malgré toutes les difficultés, on est unis; la vie sociale continue. Bien qu’il y ait de tout dans la société, on te respecte. Il n’y a pas de drogue, on sait que ce n’est pas bien et on ne le fait pas, c’est tout. Et les opportunités chez nous de partir en vacances sont très réduites.


Les plages à Cuba

On peut aller dans celles qui ne sont pas payantes, mais même l’argent ne suffit pas, il y a des problèmes de transports. Je dois rester à la maison en faisant tous ce que je n’ai pas pu faire pendant l’année scolaire. Alors quand on rentre en classe à la rentrée, on est toujours dans le même stress. On ne peut même pas penser voyager à la Havane, ce n’est pas possible à cette période de l’année, parce que tout le monde veut voyager.


Voyager à Cuba

Les prix augmentent et pour voyager il faut au moins mille pesos. Les centres touristiques on n’y pense même pas ! Parce que tout est en dollars. Les touristes arrivent en cherchant le soleil, les plages sont fameuses. Mais pour nous même si c’est chez nous, ce n’est pas possible de se déplacer d’un endroit à l’autre. Pour moi c’est mieux alors de rester à la maison. On va à des plages moins jolies et plus proches, on n’y va de temps en temps avec le bus, mais c’est aussi fatigant parce que les bus sont pleins de monde.


Tourisme à Cuba

Pour nous, les vacances c’est un peu compliqué, mais on en a besoin pour se reposer mentalement et spirituellement. Je ne suis pas contre le tourisme, parce que tout le monde doit voyager et rencontrer d’autres personnes, mais nos possibilités sont à chaque fois réduites. Les centres touristiques sont pour les touristes. Il nous reste que des choses qui ne sont pas si commode, mais on l’accepte.


Les femmes cubaines

Compliments des hommes aux femmes dans la rue

Les femmes cubainesLorsqu’on se promène dans la rue, les hommes vous interpellent par des sifflements et vous complimentent sur votre tenue ou votre corps. Au début, pour moi, petite française, ce n’était pas très agréable et puis lorsqu’on a compris que c’est gratuit, comme un jeu entre l’homme qui parle et la femme qui en rajoute ou répond d’un sourire, on s’aperçoit que ça anime les rues et le contact entre les gens.


Rosa, femme de Cuba

Rosa, Femmes de CubaLe compliment de la rue vient de la colonisation espagnole, aujourd’hui il est toujours présent, mais a beaucoup changé. Par exemple, quelques années en arrière, on te faisait de beaux compliments comme " Extraordinaire, quel corps !" "Mais ce n’est pas possible quand ta mère a accouché de toi, le monde a du s’arrêter !. Mais aujourd’hui, beaucoup de compliments ne sont pas très sympas, ils sont devenus laids et grossiers.


On aime plaire c’est culturel !

Il n’y a pas de mal aujourd’hui, à ce qu’une femme complimente un homme à son tour dans la rue. Avant, cela ne se faisait pas, mais aujourd’hui on peut l’entendre. A une amie cubaine mariée avec un européen, me disait " Mais je ne comprends pas quand je viens en Europe, personne ne se retourne sur moi, personne ne me regarde ou ne me complimente. Alors je ne suis pas belle, je ne leur plaît pas ? Cela me manque, et me donne moins confiance en moi. Et tous ces gens dans le train qui lisent et ne vous adressent même pas la parole alors que vous êtes assise à côté d’eux. Moi aussi j’avais un livre, mais j’ai parlé à la fille à côté de moi. Je l’ai peut être ennuyée, mais je ne comprends pas çà ".
" Nous les femmes cubaines, on aime plaire c’est culturel ".


Aspects positifs de la vie sociale

Nous sommes restés seuls et nous avons travaillé plus fort

Malgré toutes les difficultés, à partir de la débâcle de l’union soviétique, nous sommes restés seuls. On a perdu des amis du marché socialiste, ceux qu’on appelait " amis ": L’Union Soviétique, l’Allemagne etc... On a dû chercher un autre marché dans d’autres pays de l’Europe. Mais malgré ça, la vie sociale continue. Je pense que chez nous maintenant, on est devenu plus fort, parce que par exemple dans un quartier, n’importe où, tout le monde t’aide, tes voisins t’aident. Ce n’est pas une chose absolue, mais on ne peut pas dire qu’on se couche sans rien manger. Tu peux cogner à n’importe quelle porte d’un voisin. Si tu as un problème, on peut t’aider. Par exemple moi, j’ai beaucoup de vêtements et si je vois un garçon qui n’a pas de vêtements pour aller à l’école, je lui donne un pantalon sans problème, je le ferai spontanément.