Entre Mali & Cuba
La suite, c'est le succès du Buena Vista Social Club. 2010 : World Circuit persiste et signe. La rencontre entre Eliades Ochoa, Bassekou Kouyaté au ngoni, Toumani Diabaté à la kora, Djelimady Tounkara à la guitare et Kassé Mady Diabaté au chant, Jose Martinez à la contrebasse a eu lieu en Espagne où l'album a été enregistré. Deux avant-premières se sont tenues cet été à Carthagène et au North Sea Festival de Rotterdam.
Buena Vista Social Club, le Projet
Ce projet qui, au cours des années 90, était resté sans suite, a cause de problèmes bureaucratiques avec les Africains et, par un jeu du hasard, a généré le sauvetage du son cubain par le Buena Vista Social Club. Avec Eliades Ochoa et Toumani Diabaté à la barre du navire, AfroCubano réunit certains poids lourds du folklore africain tels que le chanteur Kasse Mady Diabaté, l’interprète de n’goni Bassekou Kouyaté et le guitariste Djelimady Tounkara. Cette œuvre conjointe qui sera, en automne, éditée dans un disque, a ouvert, le vendredi dernier, le festival La Mar de Músicas, à Carthagène.
Le projet Afrocubism
L’idée principale d’AfroCubism est née dans la tête de Nick Gold, directeur de la maison de disques World Circuit. Il n’était pas facile de réunir des musiques d’Afrique et des Antilles. A La Havane, le pianiste Rubén González était un peu oublié après avoir participé, dans les années 50 et 60 à diffuser le cha-cha-chá avec les orchestres de Enrique Jorrín et de Pacho Alonso. Orlando Cachaíto López se rappelait avec nostalgie son époque glorieuse comme contrebassiste de jazz afro-cubain. Ibrahim Ferrer gagnait mal sa vie. Nick Gold, qui avait déjà révolutionné les musiques ethniques avec le guitariste malien Ali Farka Touré (premier Africain ayant remporté un prix Grammy pour son disque avec Ry Cooder, Talking Timbuktu ), s’est entêté à réunir deux traditions musicales dans un seul studio : la guitare et le “tres” cubain de l’Oriente cubain avec la kora te le n’goni du Mali...
l’Echec de la première rencontre
Dépassé par l’échec de la première rencontre (en 1996, le visa des musiciens africains n’était pas arrivé à temps), la réunion s’est enfin matérialisé à Madrid vers la fin de l’an dernier, avec l’absence de González, Ferrer et López, auxquels la vie n’a pas donné une dernière chance. Cependant, la vigueur du projet afro-cubain renaît avec l’incorporation du guitariste, “tresero” et chanteur Eliades Ochoa qui, depuis 1978, est à la tête du Quatuor Patria.
Toumani Diabaté
Par ailleurs, la partie africaine apporte Toumani Diabaté, le prince griot de cette singulière harpe-luth d’une vingtaine de cordes fabriquée à partir d’une grande citrouille et de la peau de bouc, Bassekou Kouyaté, maître du violon n’goni qui avait travaillé avec Taj Mahal et Ali Farka Touré, et actuel leader de N’goni Bâ, le vétéran griot Kasse Mady Diabaté, fondateur, dans les années 60 de l’orchestre Merveilles du Mali, et Djelimady Tounkara, guitariste doué qui faisait partie de l’Orchestre Misira et du trio Bajourou.