l'Emergeance de la Salsa

Une nouvelle forme musicale voit le jour à NYC.

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l'Emergeance de la Salsa

Big bands de jazz et de mambo

Elle rompt avec tous les schémas posés par les big bands de jazz et de mambo. Cette nouveauté se caractérise entre autres par l'utilisation isolée et définitive d'une paire de trombones qui accompagne le rythme ( piano, basse, tumba, bongo ). Les trombones ne répondent plus aux fonctions conventionnelles établies car ils ne reproduisent plus les édifices sonores des grands orchestres du passé. Le ton est donné, la musique n'est plus pompeuse mais violente, elle cesse d'être ostentatoire pour devenir aigre, agressive. Elle perd les sophistications du passé pour gagner en réalisme sans concessions, et à la fin de la décennie.

Son et Montunos

3 caractéristiques définissent fondamentalement la nouvelle musique des Caraïbes urbaines : 1. L'utilisation du Son comme base principale de développement ( avec des montunos longs et écorchés ) 2. Des arrangements plutôt simples en termes d'harmonies mais terriblement efficaces et violents; le glamour laissait sa place à une forme d'authenticité. 3. Et par conséquent la musique ne prenais plus forme en fonction des luxueux salons de danse mais en fonction de la rue et ses misères. La musique ne chérissait plus l'intention d'atteindre les publics majoritaires. Son seul environnement est « el barrio » et ce barrio est justement la scène où va se concevoir, s'alimenter et se développer la Salsa.

Salsa

Salsa Jazzmag, interview de Ray Barretto par Christian Gauffre

Ray Barretto, album : Indestructible« Il est à la mode de critiquer le terme salsa. de dire que c'est une déformation, que ça ne représente pas cette musique... Les cubains, en particulier, ont l'impression qu'il leur faut revendiquer leur musique. Ce que beaucoup oublient, c'est que ce sont les portoricains qui ont maintenu cette musique en vie quand il n'y avait personne d'autre pour le faire.


Tito Puente, Eddie Palmieri, Tito Rodriguez...

Tito PuenteDes gens comme Tito Puente, Eddie Palmieri, Tito Rodriguez, et tant d'autres lui ont permis de survivre, et l'ont marquée de leur empreinte, lui donnant une autre perspective. Je ne veux pas ouvrir une polémique, mais le mot salsa a aidé lui aussi cette musique à survivre, il lui a donné une identité. C'est exactement ce qu'on fait quand on vend du dentifrice Il faut mettre sur le tube quelque chose qui fera que les gens choisiront le vôtre. »


"Salsa" est un terme commercial

Une étiquette et son spectre envahit toutes les Caraïbes. L'invasion fut à grande échelle, inégalable.

Salsa, un terme commercial ?Son évolution est indissociable de l'industrie du disque. Celle-ci, toujours appuyée par les mécanismes de publicité a toujours œuvré à créer des goûts artificiels, des modes à la chaîne. Ainsi la musique populaire diffusée et produite par le biais de cette industrie sera toujours étiquetée, par catégories, répondent à des intérêts commerciaux qui paradoxalement n'ont jamais réussi à définir proprement cequ'on écoute. L'industrie vit des modes et des catégories et la musique populaire peut se développer en marge des innovations doit dépendre de cette industrie. Ce sont ces innovations qui soudain deviennent modes et on ne peut par conséquent tracer l’histoire de cette musique sans qu'elle dépende d'une manière considérable de l'industrie du disque. Néanmoins on ne peut confondre les disques en tant que produit industriel avec la musique qu'ils contiennent. Les modes touchent les disques et son industrie mais pas forcément la musique qu'ils contiennent pour autant que celle-ci soit authentiquement populaire, hors compartiments.