La traite des Chinois

Histoire des chinois à Cuba

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Barrio Chino, Quartier chinois de La Havane

La puissance espagnole cherche aussitôt un substitut de main-d’œuvre.

L’histoire des Chinois de Cuba est tragique. Après l’abolition de la traite des Noirs, la puissance espagnole cherche aussitôt un substitut de main-d’œuvre. Les Chinois, amenés par les Anglais, vont remplacer les Africains qu’on ne peut plus importer. Dans les manufactures, les compagnies britanniques engagent alors des voyous, qui effectuent des razzias, arme au poing, dans l’intérieur. Ils ne recrutent que des hommes de moins de 34 ans. A Cuba, l’adaptation est difficile.

La canne à sucre

Les Chinois utilisent mal la machette pour couper la canne à sucre. Très vite, se voyant trahis, beaucoup se rebellent. Il y a des " cimarrones ", des " fuyards ". Les " hacendados "cherchent à les écarter des esclaves noirs, et dès le 3 juillet 1847, une ordonnance royale ordonne de séparer les deux communautés. les Chinois vivent à part, se mêlant peu aux Noirs qu’ils méprisent. Nombre de châtiments sont établis et peu à peu durcis. Mais devant les excès, les ordonnances vont vite « protéger » les travailleurs chinois : ainsi, en 1860, le travail n’est plus autorisé que de 3 heures du matin à 21 heures, ou jusqu’à midi le dimanche.

Arrivée des chinois à Cuba

En 1861, 34 834 Chinois, dont 57 femmes, entrent à Cuba

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Chinois à Cuba

Les redoutables forces mambis de Calixto Garcia

Ils gagnent trois pesos par mois et ne mangent quotidiennement qu’une petite galette et quelques tubercules avec du sucre. En 1861, 34 834 Chinois, dont 57 femmes, entrent sur le territoire. Beaucoup travaillent maintenant dans les usines de tabac. Après dix ou quinze ans, d’anciens " contratados "se libèrent et deviennent des commerçants reconnus. Des syndicats clandestins se créent. Les deux guerres contre les Espagnols, la petite et celle de l’indépendance, ont leur contingent de héros chinois. Ils entrent dans les redoutables forces mambis de Calixto Garcia. Certains, comme Juan Sanchez, ex-Lam Fukin, avaient mené en Chine des insurrections.
La Constitution de 1901 autorisa deux d’entre eux, le capitaine Jose Tolon et le commandant Jose Bu, à se présenter à la présidence de la République. Les Chinois avaient payé de leur sang, comme les Noirs, leur entrée dans l’histoire de Cuba.

Avoir un Chinois derrière soi

Durant les années dures. Les chinois sont perçus comme des êtres à part, inquiétants et silencieux voir porte-malheur. Les Cubains utilisent l’expression " avoir un Chinois derrière soi " pour signifier être malchanceux.

Carnaval à Cuba

Comparsa La Danza del León

Dragones et AmistadLa Danza del León (la Danse du Lion) est une comparsa de culture chinoise, fondée et composée des émigrants chinois du Barrio Chino de La Havane, et plus particulièrement par des membres d’un club sportif d’arts martiaux, la Juventud Atlética de la Sociedad Chee Kung Tong (actuelle société Min Chi Tang). Elle porta aussi le nom de Comparsa del Dragón Chino.

Comparsas de chinos

On trouve à Cuba de nombreuses comparsas de chinos, mais toutes n’intègrent pas de Chinois : le personnage du Chino est si populaire, particulièrement à La Havane, que la plupart du temps elles sont composées de Cubains, ou multi-raciales.


influence chinoise à Cuba

Liborio Wong, a été l’un des héros de la Guerre des Dix Ans

Dragones et AmistadL’influence chinoise à Cuba se fait sentir dans les domaines : de la gastronomie à l’artisanat, le théâtre, l’opéra et la musique de notre pays, qui a adopté la « corneta china » sorte de hautbois traditionnel. Il fautnoter la participation importante des immigrants chinois aux guerres d’indépendance cubaines. Le médecin botaniste des agriculteurs chinois de Manzanillo, Liborio Wong, a été l’un des héros de la Guerre des Dix Ans. Il s’est illustré en tant que capitaine auxiliaire du Général Modesto Díaz. C’est l’un des hommes qui ont sauvé l’honneur de Cuba en 1878 : après la signature du Pacte du Zanjón, le Capitaine Wong est resté aux côtés du Général Antonio Maceo qui a refusé la capitulation de l’armée de libération.